Auteur : Michael Chambon, Directeur de l’activité Transitions de Carrières & Mobilité, membre du ComEx

Les changements économiques et technologiques, liés aux enjeux écologiques et l’intelligence artificielle accélèrent les transformations des organisations et l’évolution des besoins de compétences.

Il est évident que les entreprises pérennes sont celles qui innovent, se diversifient et catalysent la créativité. Ce sont des entreprises qui sont à l’écoute de leurs marchés, établissent des partenariats avec des start-ups, qui intègrent la transformation numérique de leurs opérations pour améliorer l'efficacité, la productivité et la qualité des produits/services. Cela passe par l'adoption de nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle, l'Internet des objets, ou la robotique.

Par ailleurs, ce sont aussi et surtout des entreprises qui accordent une grande importance au maintien des compétences de leurs salariés pour qu’elles restent adaptées en particulier aux changements technologiques et aux nouveaux processus de travail qui en découlent.

En effet, pour éviter une rupture de carrière liée à l'évolution technologique, les stratégies qui peuvent être mises en place par les salariés sont :

• La veille technologique, l’autoformation et la diversification des compétences
• Le réseautage professionnel et l’anticipation des besoins du marché de l’emploi
• Le développement des compétences transférables

Par conséquent, dans ce marché du travail en évolution constante, les compétences transférables sont déterminantes puisqu’elles permettent aux salariés de s’adapter rapidement à une variété de rôles au sein de leur organisation. Elles sont également essentielles pour favoriser la mobilité professionnelle et la reconversion.

Par compétences transférables, on pense spontanément et légitimement aux compétences comportementales : la capacité d’adaptation, l’état d’esprit ouvert et positif, la hiérarchisation des tâches, la collaboration et le travail en équipe, ou le leadership pour inspirer, motiver et influencer les autres pour atteindre des objectifs communs. Or, les compétences transférables ne se limitent pas uniquement aux soft skills. Elles incluent également des compétences techniques et des connaissances spécifiques qui peuvent être appliquées dans différents contextes professionnels.

Techniquement, la gestion de projets, la gestion des risques, la maîtrise de logiciels particuliers, de machines, de méthodes de travail ou de procédures spécifiques peuvent être convoquées dans d’autres métiers et/ou secteurs.

De plus, les compétences cognitives que sont : l’aptitude à traiter l'information de manière efficace, la pensée analytique, ou la capacité à prendre des décisions sont des compétences transférables qui sont recherchées par les employeurs. Elles sont autant d’aptitudes, de capacités ou de savoir-faire que l'on peut appliquer avec succès dans différents contextes, domaines ou situations.

L’ingénierie de l’emploi vise à :

D’une part, analyser des tendances du marché du travail pour identifier les compétences clés et les domaines d'emploi en croissance en tenant compte des changements technologiques, des évolutions démographiques, des tendances économiques et des défis sociétaux qui façonnent les métiers de demain.

D’autre part, identifier les compétences transférables qui seront essentielles dans les métiers de demain. Cela peut inclure des compétences telles que la pensée critique, la résolution de problèmes, la communication efficace, la collaboration, la créativité, la maîtrise des technologies de l'information, la capacité d'apprentissage rapide.

Il s’agit aussi d’évaluer les compétences actuelles des salariés pour déterminer celles qui sont transférables aux métiers de demain, et d’identifier les lacunes éventuelles et les domaines dans lesquels des compétences supplémentaires peuvent être nécessaires.

Enfin, de concevoir des programmes de formation adaptés qui visent en particulier à renforcer les compétences transférables identifiées.